samedi 22 août 2009

Si tu avais été… Il ne m’en voulait pas.


Livre disponible sur Books.google.com

Il ne m'en voulait pas. 

Stéphanie rentra chez sa grand-mère avec sa mère et Lætitia. Le dimanche midi, mon père invita tout le monde au restaurant. Je faisais une drôle de tête, je n’étais pas remis de tout ce que Lætitia m’avait dit la veille. Quand elle me vit, elle s’en excusa :
- Je suis navrée, je ne voulais pas te gâcher ta joie en te racontant tout ça.
- C’est pourtant ce qui est arrivé.
- Désolée mais j’avais besoin de tout te dire.
- T’as bien fait. Je savais déjà que j’étais un gros con, ça ne peut pas nuire de me le rappeler de temps en temps.
- Non, ce n’est pas vrai, ce n’est pas ce que je voulais dire. T’as très bien compris.
- Ce que j’ai compris, c’est que j’ai un don : celui de rendre les autres malheureux. J’ai déjà fait beaucoup de conneries dans ma vie mais si je ne les avais pas faites, si je ne m’étais jamais trompé, je n’aurais jamais appris comment bien faire, non ?
- Tu m’as fait souffrir c’est vrai, mais j’ai aussi passé avec toi des instants merveilleux… Ce t-shirt que je portais hier… cet orage… et bien d’autres que je n’oublierai jamais.

La discussion se termina par un toast porté par mon père. Malgré l’engouement général, je n’étais pas à la fête. Ça, ma mère le remarqua tout de suite.
- T’en fait une drôle de tête !
- C’est bon, maman, ne t’en mêle pas s’il te plaît.
Elle n’y était pour rien, elle ne méritait pas ce ton désagréable. Elle aurait aimé comprendre mais n’insista pas. J’essayais de sourire malgré tout. Le cœur n’y était pas.

Nous étions si bien à Toulon, anonymes dans une ville inconnue, que Kévin avait envie de rester un jour de plus. Je n’étais pas très chaud. Tout s’était à peu près bien passé, je préférais partir sur cette bonne impression plutôt que de rester un jour de plus et de rentrer avec de mauvais souvenirs…
- T’es trop superstitieux ! dit Kévin.
- Peut-être mais l’important pour moi, c’est que tu sois là, ici ou chez nous, ça ne fait pas de différence. Et puis, c’est mon père qui paie.
Il finit par accepter. Comme prévu, nous rentrâmes tous ensemble le dimanche soir. Kévin faisait un peu la tête, moi, j’étais plutôt content. Ce soir-là, l’avion était presque vide. Kévin et moi changeâmes de place pour nous installer tout au fond. Il était près du hublot et moi juste à côté. Après le décollage, en me penchant pour regarder à l’extérieur, je lui pris discrètement la main. Il comprit ce que ça voulait dire, il me sourit et posa sa tête contre la mienne : il ne m’en voulait pas.

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